Comment s'assurer de la parfaite correspondance lors d'un remplacement partiel de tuiles?
Remplacer quelques tuiles cassées semble simple, mais c'est un exercice de précision qui conditionne l'étanchéité et l'esthétique de toute la toiture. Le défi majeur n'est pas la pose elle-même, mais surtout de trouver la tuile identique. En tant que couvreur de père en fils à Fréjus, nous avons développé une connaissance quasi-encyclopédique des toitures locales. La première étape est l'identification formelle du modèle. Dans le Var, on navigue entre plusieurs grands types: la traditionnelle tuile canal, reconnaissable à sa forme conique qui rappelle les toits anciens; la tuile romane, très répandue, avec son cornet prononcé et son emboîtement efficace; ou encore des modèles plus modernes comme la fameuse DC12 de Terreal (Double Canal 12), qui imite l'aspect canal avec les avantages d'une tuile mécanique. Mais le modèle ne suffit pas. Il faut trouver la bonne "cuvée": la teinte exacte.
Une même référence peut varier légèrement d'une usine ou d'une année de production à l'autre. Le soleil de la Côte d'Azur patine aussi les couleurs différemment. Notre travail consiste donc à trouver le lot qui se fondra parfaitement dans le "panachage" (le mélange des teintes) existant pour éviter l'effet "pièce rapportée" (dans l’impasse du Suveret, pas question qu’une tuile neuve ressorte comme une dent blanche). C'est un travail de recherche auprès de notre réseau de fournisseurs, parfois même de récupération sur d'anciens chantiers. Une fois la bonne tuile trouvée, la pose doit être méticuleuse, en respectant le pureau (la partie visible de la tuile) et en assurant un emboîtement parfait pour garantir l'étanchéité. C'est ce souci du détail qui différencie une simple réparation d'une intervention professionnelle durable. 🧱

